L’instabilité d’épaule est une pathologie très fréquente, qui intervient le plus souvent chez des patients jeunes et sportifs dans le cadre d’un traumatisme.

 

 

 

L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain mais aussi la plus instable. Cette grande mobilité s’explique par l’anatomie de l’épaule qui est particulière. La tête de l’humérus ressemble à une sphère et s’articule avec la glène de la scapula (omoplate) qui est quasiment plate. Les éléments de stabilité de l’articulation gléno-humérale sont donc primordiaux. Il s’agit de la capsule articulaire, des ligaments gleno-huméraux et du bourrelet glénoïdien qui est fixé sur la glène. 

 

Dans l’instabilité d’épaule, le bourrelet glénoïdien se détache de la glène dans l’immense majorité des cas en avant en cas de luxation antéro-interne (95% des cas) ou en arrière en cas de luxation postérieure (5% des cas).

 

Les symptômes sont assez caractéristiques avec des épisodes de luxation (déboîtement) ou de subluxation (sensation de déboîtement qui se remet en place spontanément). Parfois il s’agit uniquement de douleur ou d’appréhension dans certaines positions du bras (position d’armé du bras).

Des examens complémentaires sont nécessaires. Des radiographies simples permettent de rechercher des lésions osseuses comme une usure (éculement) du bord antéro-inférieur de la glène ou une encoche de la tête humérale (encoche de Hill-Sachs). On demandera souvent un arthroscanner afin de visualiser des lésions de désinsertion du bourrelet glenoïdien ou de distension des ligaments. Après 40 ans, il peut exister des lésions de la coiffe des rotateurs qui doivent être recherchées.

 

Représentation d'une fracture (à gauche) ou d'une usure (à droite) du bord antéro-inférieur de la glène.

 

 

Instabilité d'épaule : Exploration arthroscopique qui visualise une lésion de Bankart sur le bord antérieur de la glène et une encoche de Hill-Sachs engageante


Le traitement de l’instabilité d’épaule est un traitement « à la carte ». S’il existe des lésions osseuses, nous préférons réaliser une butée coracoïdienne selon la technique de Latarjet. Il s’agit de la technique la plus souvent réalisée en France qui consiste à prélever la pointe de la coracoïde sur lequel s’attache le tendon conjoint. Ce fragment osseux et son tendon sont alors fixés en avant de la glène pour réaliser une double stabilisation par effet de butée osseuse et par effet sangle (grâce au tendon conjoint).

(Score ISIS, Balg & Boileau, JBJS Br, 2007)

 

En l’absence de lésions osseuses, on peut proposer l’intervention de Bankart qui se déroule sous arthroscopie et qui consiste à refixer le bourrelet glénoïdien (labrum) en bonne position et à retendre la capsule articulaire à l’aide de mini-ancres invisibles à la radiographie.

 

 

 

Pour ce type d’intervention, l’hospitalisation se fait le plus souvent en ambulatoire ou dans le cadre d’une hospitalisation de 48h. En post-opératoire, le bras est immobilisé dans une attelle pour une durée de 4 à 6 semaines mais la rééducation débute dès le lendemain de l’opération. Cette rééducation est basée sur des mouvements d’auto-rééducation que le patient effectue seul à domicile et sur des séances de kinésithérapie classique (3 séances par semaine).